Les petites phrases qui sont particulières à Montréal nous rappellent que notre ville est plutôt unique. Voici notre liste!
1. «Votre attention. Une panne cause un ralentissement de service sur la ligne orange…»
Ça nous lève le coeur juste d’entendre cette phrase-là. Surtout pendant la semaine, surtout le matin, surtout quand on est déjà en retard, surtout quand le train s’arrête justement au moment où l’annonce est faite et qu’on sait tout d’un coup que c’est nous le principal intéressé.
2. «Je m’en vais au dep.»
Des deps, il y en a partout à Montréal. Des dépanneurs-microbrasserie, des vrais deps de quartier, des Couche-tard, des stations-service. Mais la clé dans tout ça c’est qu’on ne dira jamais, soit en anglais ou en français, convenience store ou bien le mot dépanneur au complet, à moins de vouloir apaiser un Parisien qui est en pleine crise de dépaysement. C’est juste pas montréalais. It’s a dep, c’est un dep, et ça finit là.
3. «T’as tu un light?»
Yes, man, j’ai un light pour toi. C’est vraiment hot. Park-toi ici. À Montréal, on parle franglais comme nulle autre ville au monde et on s’assume dans notre patois officiel. On regarde les touristes qui essaient de nous comprendre sans rien comprendre et on se dit, ben oui. C’est ça. C’est pas totalement Français, et il y a juste assez d’Anglais pour qu’ils pensent savoir de quoi il s’agit. Soit t’es in ou t’es out, pis y’a pas de in-between. C’est la vie, tsé?
4. «Bonjour, hi, Comment je peux vous aider, how can I help you?»
Parlant de franglais, Montréal est une ville totalement bilingue. Plus de 55,1 % de la population montréalaise parle les deux langues selon le recensement de Statistique Canada en 2016, et ça paraît dans notre culture. Que tu veuilles acheter un Big Mac ou un sac à main Louis Vuitton, c’est presque garanti que tu vas entendre cette phrase-là.
5. «Ici, on est au Québec. On parle Français.»
Petit bémol à la phrase précédente… c’est aussi très possible qu’on entende cette phrase si on essaie de parler Anglais à l’Est de disons, sans préjugé, St-Laurent environ. Ça semble juste. Plus on va vers l’Est, plus on voit de drapeaux du Québec, plus on va vers l’Ouest, plus on voit de drapeaux du Canada. C’est un peu touchy, des fois, mais ça fait aussi le charme unique de notre Montréal.
6. «Je viens du West Island.»
Est-ce qu’on vous a déjà regardé avec confusion, peut-être même méfiance, jusqu’à temps que vous disiez «je viens du West Island». Comme on dit si bien en Anglais, if you know, you know. Et c’est comme si tout d’un coup, tout s’explique. On sait pas trop pourquoi. Mais le West Island c’est un peu comme une petite ville de banlieue d’un film Américain qui a été implantée dans un autre monde. Ça parle majoritairement en Anglais, ça va au high school, et ça magasine chez American Eagle. Dur à croire qu’à 20 minutes de voiture à peine on se retrouve dans Pointe-St-Charles.
7. «C’est barré.»
Le classique. Rue barrée, trottoir barré, métro barrée, pont barré, stationnement barré. À Montréal, il y a toujours quelque chose de barré au public. On apprend à vivre avec, et ça fait aussi partie du charme de la ville, mais en même temps on aimerait vraiment que les choses soient un peu moins barrées. Mais on veut aussi nos rue piétonnes et nos festivals. Pauvre mairesse, elle ne va jamais gagner.
8. «Je vais prendre le smoked meat.«
N’essayez même pas de dire du pastrami ou corned beef, c’est un sacrilège. Point final. On prend le smoked meat, et on le prend pas maigre à moins d’être influenceur qui veut juste la photo sans vraiment goûter au smoked meat montréalais. Nous n’avons rien d’autre à dire sur le sujet.
9. «Y’annonce de la neige ce soir, mais demain après-midi il va faire 22»
Ça peut arriver en mars, avril, mai, octobre, novembre. Prêts à tout, les Montréalais aiment vraiment parler de la météo. Des prévisions, des sautes d’humeur qu’occasionnent les gros changements de température, des millimètres de précipitations qui sont annoncés. On apporte un manteau d’hiver le matin et on arrive le soir en sueur avec trois sacs de vêtements qui ont été épluchés au courant de la journée. Merci, Montréal.
10. «Le tip c’est 15%»
Ça, c’est quand le service est juste… un service. Quand on est reconnaissant, on donne 18%, et quand on a eu un très bon service, on donne 20%. En plus des taxes, on se retrouve avec au moins 30% ajouté à la facture initiale. Oui, ça coûte cher manger ici, mais au moins on se fait parler en Anglais et en Français (voir numéro 4) et quand on va à l’hôpital on se fait soigner.
11. «Après les vacances de la construction.»
Prenant habituellement place durant les deux dernières semaines de juillet, les vacances de la construction ont été instaurées «dans le but d’harmoniser la période d’arrêt des chantiers et de maximiser l’efficacité du travail le reste du temps», selon Formation Construction. Ah bon. En gros, ça fait que les cônes ne bougent pas pendant deux semaines, et on peut au moins s’attendre à savoir les chemins qu’on peut prendre.
12. «St-Viateur ou Fairmount?»
L’éternel débat. Quel bagel est le meilleur? Quel magasin est le plus authentique? Lequel des deux sent meilleur? Lequel offre les meilleures options? Les meilleures graines de sésame? Le meilleur logo? Les bagels montréalais: St-Viateur ou Fairmount? Question chaude à ne pas discuter avec votre première date de Tinder. Allez-y avec la politique et la religion, c’est plus neutre.
13. «Vous pouvez pas passer, il va y avoir une manifestation»
À Montréal, on aime manifester. On aime notre liberté d’expression. C’est donc assez commun de voir un groupe de policiers attroupé sur une artère montréalaise en se disant «oh my god, il y a eu un meurtre». Au final, par contre, c’est un groupe d’activistes qui veulent faire valoir leurs idées au grand public. Et ça, c’est une raison d’aimer Montréal.
14. «Is there room on the terrasse?»
Anglophones souche ou touristes avertis, on sait qu’à Montréal les patios ça n’existe pas. On dit tuh-rass, et on demande toujours s’il y a de place sur la tuh-rass, parce qu’on sait que c’est mieux que de manger à l’intérieur. Un patio c’est le deck de ton oncle très fier de l’avoir construit lui-même sur son terrain à Mascouche avec le gazebo qu’il a acheté en vente chez Club Piscine.
15. «Voulez-vous de la mayonnaise avec vos frites?»
Notre tendance un peu européenne, on aime mettre de la mayonnaise sur nos frites, dans nos burgers et même sur nos hot-dogs. Des fois on la mélange avec le ketchup, et on appelle ça de la vinaigrette des milles-îles pour faire fancy. C’est peut-être pas juste Montréalais, mais on prend quand même le mérite d’y avoir pensé.
16. «Ça va être environ 90 minutes d’attente»
Le brunch, c’est souvent une activité de grande envergure. On a faim, on veut s’asseoir, on est parfois un peu lendemain de veille. On arrive à notre endroit favori et misère : on voit une file de cinquante personnes. On se dit, ah c’est pas si pire, ça avance quand même vite. Et après avoir attendu 30 minutes pour que l’hôtesse vienne prendre notre nom, elle nous claque en plein visage avec cette phrase: «ça va être environ 90 minutes d’attente.»
17. «T’as pas le droit de tourner à droite.»
Hélas, non. À Montréal on ne peut pas tourner à droite sur la lumière rouge. Il suffit de traverser un pont pour avoir ce privilège. Sur l’île, ce n’est pas une option. On n’a aussi souvent pas le droit de tourner à gauche durant les heures de pointe, mais ça c’est un point pour un autre jour.
18. «En fin de semaine, y’a un festival.»
Quand l’été arrive, la ville devient un espèce de party extérieur qui dure trois mois. C’est la signature de Montréal: la ville des festivals. À chaque week-end, quand on vous demande ce que vous faites, il y a une très bonne chance que vous allez répondre: je vais à un festival.
19. «On peut pas passer là, c’est une rue piétonne.»
Les rues piétonnes. On les aime, on les maudit. Elles sont belles, elles signalent un été rayonnant d’activités, de vie de quartier, de commerçants locaux qui s’épanouïssent dans leurs nouvelles aventures. Mais ça veut aussi dire: tu peux pas passer par là. Tu peux pas te stationner là. Tu peux pas tourner là. Ça, c’est devenu un one-way. Mais on les aime quand même.
20. «Attention aux cyclistes!»
Ils sont téméraires, ils sont nombreux, ils ont une voie réservée. Et ils conduisent souvent comme si les voitures étaient absentes. Sans parler des cyclistes qui se croient en moto et qui circulent en plein milieu d’une artère! Mais bon. Le vélo, c’est écologique, ça fait faire de l’exercise et ça crée une culture vraiment chouette. Faut juste faire attention aux cyclistes!