
On était en balade à Tadoussac, sur la Côte Nord, ce weekend, et on est passés au Centre d’Interprétation des Mammifères Marins du GREMM.
On a pu apprendre sur les baleines et autres animaux qui nagent dans le fleuve Saint-Laurent, parler de conservation et d’écologie, et même voir des courts-métrages d’images exceptionnelles captées par le centre, accompagnés de musique d’artistes locaux (qui seront visibles sur le site web du GREMM dans le futur).
Le GREMM et le CIMM
Le Groupe de Recherche et d’Éducation sur les Mammifères Marins (GREMM) a été fondé en 1985 à Tadoussac, une municipalité à 6h de voiture de Montréal située à l’embouchure du fjord de la rivière Saguenay, et le point de départ de la Côte-Nord.
C’est un organisme à but non lucratif dédié à la recherche sur les baleines du Saint-Laurent et à l’éducation pour la conservation du milieu marin.
Pour les nerds des baleines, ceux qui n’y connaissent rien et ceux qui visitent Tadoussac pour la première fois, on recommande de passer (avant ou après le tour en zodiac) au Centre d’Interprétation des Mammifères Marins.
Le musée propose une exposition sur les baleines du Saint-Laurent à l’année.
Dent de narval, béluga de 13 mètres, fanons de la baleine noire et squelettes de baleine… c’est la meilleure façon d’en apprendre plus sur la conservation, la biodiversité de l’estuaire du Saint-Laurent et de s’immerger pour un weekend 100% baleines en commençant doucement, les pieds au sec.
Quand? du 11 Mai au 14 Juin de midi à 17h, du 15 Juin au 13 Octobre de 9h à 18h, du 14 Octobre à fin Octobre de midi à 18h
Combien? 15$ pour les adultes, gratuit pour les 17 ans et moins
Où? 108 rue de la Cale Sèche, Tadoussac
Site web? https://gremm.org/cimm-horaire-et-tarification/
Les baleines du Saint-Laurent
L’estuaire maritime du fleuve Saint-Laurent, où est situé Tadoussac, est un lieu de rencontre pour les baleines du coin -13 espèces dont le rorqual commun, le petit rorqual, le rorqual à bosse et le rorqual bleu, qui sont en danger et protégées.
Tadoussac est une espèce de garde-manger pour toutes ces baleines, avec un relief sous-marin qui favorise la concentration de krill (la base de l’alimentation des baleines) et de poisson. À partir de Mai et tout l’été, les baleines s’y retrouvent pour faire un festin jusqu’à l’automne, avant de migrer vers des eaux plus douces mais moins nourricières.
Il y a 13 espèces de baleines dans les eaux du fleuve, dont des bélugas, des rorquals communs, des grands rorquals, des rorquals bleus et des marsouins. Il y a même des cachalots (la baleine iconique de Moby Dick).
Recherche, Éducation et Conservation
Les baleines sont des animaux qui ont une longévité proche des humains, sociaux, mystérieux et qui sont assez difficiles à étudier.
Au Centre d’Interprétation des Mammifères Marins (CIMM), on a pu voir plusieurs squelettes de baleines incroyablement bien conservés par les scientifiques et chercheurs du GREMM, qu’on a même pu toucher. Même si sous forme de squelette, les baleines ressemblent un peu à des dinosaures, et l’ambiance est vaguement Jurassic Park.
RECHERCHE
Le GREMM prend une approche à la recherche sur ces mammifères marins qui couvre leur vie entière, et qui traverse les générations.
Plusieurs étudiants et doctorants se joignent périodiquement au centre, et avec beaucoup d’énergie et de créativité, les baleines sont étudiées, suivies et, quand elles décèdent, conservées sous forme de squelettes pour la postérité.
Il y a plusieurs programmes de suivi dans le fleuve (et une baleine, ce n’est pas si facile à suivre parce que malgré leur grande taille, elles sont assez discrètes quand on scanne la surface de l’eau avec les jumelles ou avec les yeux).
Le GREMM suit les bélugas et les grands rorquals, et tous les animaux qui passent dans le coin.
ÉDUCATION
Si on part se balader sur l’eau sur le Saint-Laurent (en kayak, en bateau à moteur, en voilier…) on peut suivre la formation en ligne offerte gratuitement par le centre pour la protection des baleines et la cohabitation baleines-embarcations. Malheureusement, beaucoup des baleines dont on a vu les squelettes au CIMM sont décédées prises dans des filets de pêche.
CONSERVATION
Depuis 2002, le GREMM a lancé le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, une mission pour organiser et mettre en oeuvre des mesures pour réduire la mortalité des mammifères marins (secourir les animaux en difficulté, étudier ceux qui sont morts, protéger l’espace marin pour réduire les risques).
Aujourd’hui, le réseau compte 14 organisations parentes et reçoit à peu près 350 appels par jour.
Le site web du réseau, ainsi que le numéro de téléphone à appeler, sont ici!
Le GREMM fait également partie de l’Alliance Éco-Baleine, fondée en 2011 pour la conservation des baleines et de l’espace naturel du Parc Marin du Saguenay-Saint Laurent.
Voir les baleines dans le fleuve
On en vient à une industrie qui est souvent critiquée; les tours et croisières en bateau pour aller voir les baleines du Saint-Laurent dans leur habitat naturel. Surtourisme, dérangement de l’écosystème, accidents possibles entre bateaux et baleines…
On est partis en bateau avec la compagnie autochtone Innue Essipit, qui est membre de l’Alliance Éco-Baleine. On a fait un tour de 2h en zodiac de 12 personnes avec Julien, un capitaine qui aurait pu être un personnage d’un film de Wes Anderson et qui a recouvert son bateau d’autocollants de Greenpeace et d’autres organismes de conservation -et un papier imprimé dans une pochette plastique Sea Shepherd.
Il nous a dit que certains des nouveaux capitaines des véhicules touristiques ne respectent pas les animaux (pour les baleines, il dit « elle » ou « l’animal ») et s’en approchent trop près ou leur coupent la route et que ça peut être dangereux, mais que lui et les capitaines vieux de la vieille de l’estuaire respectent les recommendations de distance et de vitesse (quand la baleine était proche, on éteignait le moteur) pour ne pas la déranger.
La baleine qu’on a suivie au milieu du fleuve, c’était Ti-Croche, un rorqual commun que le capitaine Julien n’avait pas vu depuis 2013. C’était comme si il revoyait un bon ami, et des gens dans les grosses vestes rouges prêtées par Essipit sur le bateau, c’était parfois celui qui était le plus content de voir une respiration, un flash de dos gris mercure qui glisse au-dessus de l’eau ou un aileron (un identificateur pour savoir de quelle baleine on voit le bout).
C’était rassurant et intéressant, et on a pu voir une baleine de très très près, et on recommande de voir ces animaux -comme dirait le capitaine Julien- tant qu’ils sont dans le fleuve, tant qu’ils sont encore là.
Les tours d’Essipit durent deux heures, et on peut réserver un tour dans un bateau de 12 personnes où un tour dans un bateau de 36 personnes. Il faut s’habiller chaud, avec des chaussures fermées, parce qu’au milieu du fleuve, on perd 10 degrés même en été.
On n’oublie pas ses lunettes de soleil (de sport) et sa caméra (avec le petit fil pour l’attacher autour de son poignet ou son cou)!
Quand? haute saison du 30 Juin au 1er Septembre / basse saison du 6 au 29 Juin
Où? départ des croisières à la Marina des Bergeronnes, 498 rue de la Mer
Combien? à partir de 85$/personne pour le bateau de 12 passagers, à partir de 70$/personne pour le bateau de 36 passagers
Site web? https://vacancesessipit.com/
On recommande aussi d’en apprendre plus sur (et d’apprendre de) la communauté Innue de Tadoussac, avec ces lieux et activités.
Pour passer des vacances sans participer à la destruction de l’écosystème, et pour revenir mieux éduqué sur la nature et les animaux québécois, Tadoussac peut être un weekend parfait!
Bon weekend!