
Jean-Marc Vallée est un des réalisateurs les plus iconiques du cinéma canadien des trente dernières années et a touché bien des cœurs et des têtes – à l’international comme au Québec. Connu pour ses films (C.R.A.Z.Y., Dallas Buyers Club, Wild, entre autres) et ses séries tv (Big Little Lies, Sharp Objects), son travail est reconnaissable par sa représentation des émotions -fortes, universelles et quotidiennes- entre autres à travers ses soundtracks exceptionnelles… Un peu plus de trois ans après son décès soudain, cette exposition ouvre dans son Montréal natal.
Son fils Alex travaille depuis près de deux ans avec le Centre Phi pour créer une exposition mélangeant témoignages, vidéos, souvenirs de famille et de tournages qui présente un portrait intime de l’artiste et rend hommage à l’homme qui adorait faire des mixtapes.
L’exposition ouvre ses portes le 13 Février au Centre Phi, et on a pu la découvrir en avant-première…
Émotion !
Le langage cinématographique de Jean-Marc Vallée est multiple, mais reconnaissable dans son efficacité à traduire l’émotion avec le son. Ce n’est pas que de la musique qu’on écoute et qui accompagne les images, c’est un mix entre la voix, la respiration du personnage à l’écran, des chansons sans paroles, des hits des années 70…
L’actrice Laura Dern, dans une courte interview à écouter assis -presque studieusement- à une petite table à mixer, parle de la capacité du réalisateur à utiliser sa cinématographie (le visuel) et sa musique (l’audio) en tandem comme « messagers d’émotion ». Vanessa Paradis, dans une autre track de la mixtape, en parle comme d’un « rythme cardiaque ».
Des acteurs, collaborateurs et des membres de la famille de Jean-Marc Vallée parlent du réalisateur à travers des anecdotes, des ressentis, et tous utilisent le même élément pour parler de lui: la musique.
Music Lover
Dans la première salle de l’exposition, de grands écrans passent des extraits des films de Jean-Marc Vallée, choisis pour leur musique pop, leurs émotions fortes et leur beauté. Avant qu’on soit accaparé par l’image et le son, la voix d’Alex Vallée, fils du réalisateur, résonne dans le noir. Il parle de son enfance et de la maison des Vallée à Rosemont, de l’amour profond de la musique qui habite sa famille, des trajets en voiture passés à écouter des chansons -parfois sans paroles, parfois avec.
Le père du réalisateur était discothéquaire (maintenant, on dirait dj) pour une radio et Vallée a été une sorte de dj d’émotions, choisissant toujours le bon moment, la bonne chanson, pour la transmettre à ceux qui ont vu ses œuvres au cinéma. Marc-André Grondin lévite dans une église, Reese Witherspoon hurle dans un canyon, les écrans clignotent. Les vidéos s’enchaînent rapidement, et notre cœur bat en rythme, parce que c’est la magie du travail du réalisateur.
La mixtape
L’exposition est presque dure à décrire, mais on la recommande à tous ceux qui créent de façon obsessionnelle des playlists différentes émotions -joie, tristesse, épuisement, hystérie, ou quand on est en amour- et pour ceux qui ne pleurent que dans les salles sombres d’un cinéma.
Évidemment, c’est aussi pour les amoureux du travail du réalisateur, qui souhaitent mieux le connaître et célébrer son œuvre, et pour tous les mélomanes. Avec un sourire, son fils Alex dit « Vous avez pas fini d’entendre parler de Jean-Marc Vallée ! »
On ne vous racontera pas tout, et on vous conseille d’y aller au plus vite. L’exposition dure à peu près une heure si vous souhaitez prendre votre temps, vous arrêter pour regarder les premiers courts-métrages de Jean-Marc Vallée et vous asseoir un moment dans une salle pleine de poufs pour écouter les voix des collaborateurs du réalisateur et -évidemment- de la musique.
C’est du 13 Février jusqu’à fin mai, et c’est gratuit mais il faut réserver! Pour les infos c’est ici.