
Entre les labubu, les perles colorées et les murs de brique rouge de l’espace de création, j’ai pu discuter avec Kano et Cindy, les créatrices de Bunny House.
La boutique-atelier est encore presque secrète, au premier étage d’un immeuble semi-ancien de la rue Guy, et donne un peu l’impression d’entrer dans la chambre de la fille la plus cool de la classe -celle qui avait le trinket qu’on avait vu dans Cool ou dans Teen Vogue et la première qui a perfectionné l’art du winged eyeliner.
Ce qu’on aimait chez cette fille, c’est son individualité et sa féminité effortless. Dans un monde où on redevient obsédés par les collectibles et la personnalisation de notre look pour se démarquer d’une uniformisation internationale alimentée par les réseaux sociaux et le marketing de masse, Bunny House est un oasis.
Le decoden – l’atelier du bonheur
Kano et Cindy sont un peu ces filles cool de l’école, celles pour qui tout semble facile -alors qu’elles ont travaillé extrêmement dur pour créer leur business. Elles ont ouvert Bunny House en Juillet et, depuis, leur atelier ne désemplit pas -d’enfants, de daddy-daughter duos, de groupes d’ami.e.s, de montréalais qui se mettent à la mode du jour, de familles et de ceux qui collectionnent semi-secrètement les figurines et les porte-clés trop mignons.
Elles ont créé Bunny House parce qu’elles voulaient créer leurs propres objets decoden. « Decoden », ça vient de « deco denwa » –téléphone décoré en japonais. Le craft est né au Japon au début des années 2000, et c’est un artisanat de déco qui consiste à couvrir une coque de téléphone, un miroir, une boîte à bijoux avec des ornements colorés.
C’est hyper-personnalisable, propice au too much, à la féminité exhaltée et à la nostalgie jouissive de l’enfance.
En plus de la décoration d’objets avec la technique decoden, Kano et Cindy voulaient créer un espace et une expérience de qualité -agréable, positif, pas chaotique et déréglé. Parce qu’elles ont compris que ce n’est pas qu’une activité artistique pour passer le temps, et parce qu’elles me disent qu’elles travaillent ensemble parce qu’elles ont une éthique de travail similaire.
Dans l’atelier, elles privilégient la qualité -pas la quantité- et elles sont là pour guider l’expérience de ceux qui viennent à Bunny House. Et, pour ceux qui angoissent de devoir créer avec leurs mains, pas de panique -elles finissent les chaînes de perles pour qu’elles endurent sur nos sacs –ce sont des objets précieux, après tout.
Collectibles, blind boxes et individualité
Une grande partie de ce qu’on vient créer à Bunny House inclut une figurine collectible qui vient d’une blind box.
En plus des objets decoden, Kano et Cindy proposent plusieurs ateliers pour faire des chaînes et porte-clés avec des perles colorées. En plus, elles proposent d’y attacher une figurine (qu’on achète sur place, pour avoir la surprise, ou qu’on ramène de la maison pour lui offrir une place de choix sur notre sac ou à notre ceinture).
Le goût de la collection a commencé pour beaucoup dans l’enfance avec les toutous ty, les boules à neige achetées en vacances, les cartes Pokémon et les baumes à lèvres Lip Smacker.
Alors que depuis notre enfance, le monde entier s’unifie autour de designs universels qui nous uniformisent (parfois à notre insu), ces dernières années on se tourne collectivement vers la collection d’objets et d’accessoires rares qu’on peut porter pour rappeler au monde notre individualité.
Les filles me disent qu’elles ont, à la maison, un autel à Hello Kitty et qu’enfants elles accumulaient ce que Cindy appelle les « emotional-support figurines ».
Dans les dernières années, les figurines de Popmart, un géant asiatique du jouet, sont devenues les figurines à collectionner -pour leur rareté en Amérique du Nord, leur variété et pour la surprise d’acheter une blindbox qui, aléatoirement, nous sourira en nous révélant la figurine la plus rare ou nous décevra avec une figurine qu’on a déjà.
En ce moment, la figurine la plus hot d’internet (et sur les sacs et à la ceinture des montréalais les plus cool de la ville) c’est le Labubu. Et, évidemment, Bunny House est un des seuls endroits à Montréal où on peut en acheter un.
Bunny House – infos pratiques
Kano et Cindy ont créé un espace qui respire la féminité, la nostalgie et qui accueille les petits et les grands enfants qui viennent y exercer leur créativité et leur individualité.
Ici, on peut voir tous les objets qu’on peut créer ou décorer à l’atelier de Bunny House;
- l’étui de téléphone, pour 45$
- le porte-clés avec ou sans figurine, à partir de 30$
- les brosses à cheveux, à partir de 30$
- les cadres photo, à partir de 20$
- le miroir en forme de coeur, pour 45$
- les barrettes, pour 20$
- les boîtes à bijoux, à partir de 45$
et des bundles pour créer son kit de survie nostalgique…
Dans l’atelier, qui est ouvert les samedis et dimanches, on peut réserver une place (pour un date, une sortie avec sa soeur, son frère, ses cousins, ou entre ami.e.s…) pour un atelier de decoden ou pour créer un objet en perles, avec ou sans blindbox.
On peut aussi passer pour magasiner les figurines vendues chez Bunny House ou pour faire un atelier, mais les filles recommandent de réserver sa place pour ne pas être déçu si le house est plein.
Quand? les samedis et dimanche, de 11h à 19h
Où? au studio 204, au 1241 rue Guy
Comment? pour en savoir plus et pour réserver, on visite le site web de Bunny House, ici!