28 Ans plus tard, le film de zombies réalisé par Danny Boyle (Trainspotting, 28 Days Later, Slumdog Millionaire) et écrit par Alex Garland (Ex Machina, Warfare, Civil War), sort au cinéma ce vendredi 20 Juin.
On a pu le voir en avance et on recommande à tous les cinéphiles d’aller au cinéma le plus vite possible, parce que le cinéma de Danny Boyle est à son apogée dans ce film qui a largement dépassé nos attentes.
28 Ans plus tard…
Le film se déroule 28 ans après que le rage virus ait dévasté la Grande-Bretagne, et suit en grande partie Spike (Alfie Williams), un garçon de 12 ans, membre d’une petite colonie vivant sur une presqu’île reliée à la terre quand la mer est basse.
Il quitte la colonie avec son père (Aaron Taylor-Johnson) et tombe sur des secrets qui le pousseront à y retourner pour chercher des réponses. On ne vous en racontera pas plus, parce que quoi que vous pensiez que vous allez voir dans ce film, ce sera complètement différent.
28 Ans plus tard, c’est un retour jouissif du très bon cinéma british et une consécration de l’immense talent de Danny Boyle et d’Alex Garland.
C’est une catégorie très spécifique; entre le drame familial, qui est au centre du film et doux et humain, et un film d’action complètement flyé avec plein de personnages qui s’entremêlent dans un chaos complet, des blagues aigre-douces et une critique amoureuse de la pop-culture des 30 dernières années. Et, pour ne pas les oublier, des zombies et le gore qui va avec.
La structure du film est bien organisée -mais très imprévisible. 28 Ans plus tard propose l’errance décousue d’humains dans un monde semi-apocalyptique (qui rappelle un peu la pandémie) avec un memento mori beaucoup plus sentimental que le film de zombie « classique » et avec une violence presque préhistorique -profondément humaine. C’est un regard intérieur, extérieur, et c’est 2h qu’on a pas vu passer.
Le langage visuel de Danny Boyle est reconnu, depuis Trainspotting (1996), comme étant éclaté, bizarre, coloré, et incroyablement efficace. Et, pour ce film, on sent qu’il s’est beaucoup amusé…
Une grande partie du film, selon IMDb, a été tournée avec des iPhone 15 Pro Max, équipés d’optiques Atlas Mercury montés sur des équipements en demi-lune pour capturer une multitude d’angles d’un même mouvement. On a vu quelques images, et on y croit parce que la texture et la variété des plans dans le film lui donnent une qualité de fait-maison qui transforme ce blockbuster (on peut le dire, c’est un film des studios Sony) en lui donnant une cinématographie à taille humaine -beaucoup plus excitante et touchante.
Danny Boyle mélange les éléments pour créer un langage de cinéma qui parle au 21ème siècle, dans la veine des music videos de Michel Gondry pour Björk.
En plus du poème glaçant de Rudyard Kipling Boots, lu par Taylor Holmes, qu’on peut entendre dans la bande-annonce du film, Boyle utilise des images d’archives, des flashs, de la pop agressive, des retours en arrière et des images proto-subliminales pour créer une ambiance dans laquelle, même si on a très peur des infectés, on a envie de passer le plus de temps possible.
Le film se termine avec une scène qui appelle à une suite, et en attendant on ira revoir le film plusieurs fois parce que le monde qu’ont créé Danny Boyle et Alex Garland a, si on l’adorait déjà dans 28 Jours plus tard et 28 Semaines plus tard, une saveur qui est complètement addictive.
Bon film!